Mardi 17 février 1920, ont eu lieu les obsèques de M. Berthin, instituteur en retraite, âgé de 80 ans.
Le défunt laisse d’unanimes regrets. Pendant de très nombreuses années, il avait tenu le secrétariat de la mairie, tout en étant un instituteur modèle.
Une foule nombreuse de parents et d’amis l’accompagnaient à sa dernière demeure.
En termes très émus, M. Bascoulergue, conseiller d’arrondissement de Saint-Gervais, a, sur la tombe, prononcé un discours où il a retracé la vie du défunt et ses qualités d’esprit.
Nous adressons à la famille nos sincères condoléances.
Archives Départementales – Le Moniteur du Puy-de-Dôme – 5 BIB 3/79 – Journal du 20/02/1920.
Jean Berthin est né à Saint-Priest-des-Champs, le 26 septembre 1840. Il est le premier enfant du couple Antoine Berthin et Marie Abavid. Ses père et mère se sont mariés à Saint-Priest, le 16 avril 1839. Antoine, né à Muraton commune de Biollet est le 12ème enfant de Jacques et de Marie Roudelle ; Marie est la fille naturelle de Marie Abavid. Jean est resté célibataire.
On ne sait pas où il a fait ses études primaire (certainement à Saint-Priest) et secondaire, mais il a terminé ses études à l’école supérieure de Lyon et obtenu son Brevet de Capacité pour l’Enseignement Primaire, le 24 août 1861. Il commence comme instituteur adjoint, le 1er mars 1860, à l’école publique de la rue Vauban à Lyon ; puis comme instituteur publique congréganiste, le 15 janvier 1862, dans cette même école, et jusqu’au 12 décembre 1870.
Le 12 décembre 1870, il prend ses fonctions à l’école publique de Vensat (Puy-de-Dôme), où il exercera même les fonctions de directeur de l’école communale. Il y restera jusqu’au 8 juillet 1872.
A partir de cette date, il est nommé à Saint-Priest, avec un traitement de 700 francs. A partir de 1883, il exerce les fonctions de secrétaire de mairie. En 1903, il doit préparer son dossier pour faire valoir son droit à la retraite. La commune, qui utilisait la maison de l’instituteur pour école, demanda à M. l’Inspecteur, de conserver le poste à M. Berthin pendant le temps voulu (Groupe scolaire terminé en 1913). Il finira donc sa carrière, le 12 janvier 1913, à près de 73 ans.
Tous les rapports, des différents inspecteurs primaires, sont très bons. Il est décrit : «Comme un instituteur modeste, assez capable, docile aux conseils, bien zélé et très assidu à ses devoirs. Il possède la confiance et l’estime des autorités locales et des familles.
Il dirige seul avec succès une classe nombreuse (96 élèves inscrits, 86 présents), dans un local insuffisant et obtient de bons résultats ».
Pourtant les matières étaient diverses : Instruction religieuse, lecture, écriture, grammaire, orthographe, calcul mental, calcul écrit, système métrique, géographie, histoire de France et gymnastique. Tout cela avec trois niveaux de classe. Mais nous verrons ça dans un prochain article, en analysant les rapports des inspecteurs primaires.
Malgré toutes ses bonnes notes, l’inspecteur écrit, le 21 février 1891 : « Ce maître a quelques ennemis, jaloux de son excellente situation pécuniaire. Réduits au silence par l’enquête de l’an passé, ils n’ont pas encore recommencé les hostilités. Je les ai vu de près ; ils sont capables de toutes les calomnies (noms à retenir pour l’avenir : Faure, Dubreuil, Abavid) ».
Il est décoré de la médaille de bronze, en juillet 1887, et d’argent en juillet 1891. Le 12 juillet 1906, il est nommé Officier de l’Instruction Publique, par Aristide Briand, Ministre de l’Instruction Publique, des Beaux-arts et des Cultes.