Un épouvantable incendie vient de détruire un village presque entier, le village de Montivernoux qui se trouve situé sur trois communes, Espinasse, Bussières et Saint-Maigner.
Vendredi soir, au cours d’un violent orage, un formidable coup de tonnerre faisait sursauter les habitants de Montivernoux. Quelques instants après, le cri : au feu retentissait dans le village. Le feu venait d’éclater en même temps dans deux maisons, l’une appartenant à M. Gilbert Clairet, l’autre à M. Robert CLAIRET.
Ces deux maisons sont cependant éloignées d’une vingtaine de mètres. Pour que le feu ait pris en même temps dans l’une et l’autre, il faut admettre qu’elles aient été frappées toutes les deux par la foudre.
Ces deux maisons, comme toutes celles du village, étant couvertes en chaume, le feu se développa avec une rapidité effrayante, activé encore par un vent violent qui portait au loin des flammèches et des débris enflammés.
Par malheur, l’au manquait, et on ne pouvait arrêter la marche envahissante du fléau. Bientôt le feu gagnait la maison de M. Martin Paret-Thuel, puis deux écuries, une grange et une remise appartenant au même propriétaire, puis une maison non habitée, deux écuries, et une grange appartenant à M. Denis Chaput. L’incendie continuant sa marche détruisait ensuite une maison, une écurie et une grange appartenant à Mme veuve Dubosclard, et enfin trois écuries et une grange à Mme veuve Thuel.
Le spectacle était effrayant et les incendiés assistaient navrés au sinistre qui dévorait leurs maisons, leurs granges, leurs fourrages, etc. Pour arrêter les progrès du feu, on n’avait d’autre ressource que d’étendre des draps mouillés sur les toitures en chaume.
Il y a eu, au total, 5 maisons, 9 écuries et 6 granges détruites par le feu avec d’énormes quantités de récoltes, grains, paille, fourrages et même d’instruments aratoires.
Les pertes son considérables et le plus triste c’est que, parmi les sinistrés, un seul est assuré ; c’est Mme veuve Thuel. Les autres sont absolument ruinés.
M. Gilbert Clairet perd en outre deux vaches qui ont été tuées par la foudre.
Cet événement a produit dans le pays une émotion bien légitime.
Voici le chiffre des pertes causées par ce terrible sinistre :
M. Gilbert Clairet, sur la maison duquel la foudre est tombée et qui a eu, outre sa maison et son écurie incendiées, deux vaches tuées par la foudre, estime ses pertes à 6.000 francs.
M. Robert Clairet, par l’incendie de sa maison perd 4.000 francs.
M. Martin THUEL, dont la maison, deux écuries, une grange et une remise ont été détruites, perd 6.000 francs.
Mme Jeanne Paynard, veuve Dubosclard, pour sa maison, son écurie et sa grange, perd 6.000 francs.
M. Denis Chaput, pour une maison, deux écuries et une grange, 6.000 francs.
Mme Marie Parret, veuve Thuel, pour trois écuries et une grange, 3.000 francs, est assurée pour 4.500 francs.
Le total des pertes s’élève donc à 31.000 francs.
Avenir du Puy-de-Dôme – Journaux du 8 et 9 septembre 1896