Il fallait bien partir, le travail ne se trouvait pas de « l’autre côté de la rue ».
Comme on peut lire dans le livre de Claude-Alain SABY « L’itinéraire d’un maçon auvergnat », je cite : « Le patrimoine familiale étant considéré comme indivisible, il faut éviter de l’amputer. Par conséquent, ce bien peut être maintenu dans son intégrité à la seule condition que les enfants d’une même famille renoncent au partage à la mort des parents. L’usage de transmettre la propriété des aïeux à un seul membre de la famille, en général l’aîné, de génération en génération, s’impose progressivement. »
Faute d’un bon mariage au pays, les jeunes gens, et parfois les jeunes filles, sont contraints de partir sous d’autres cieux.
Ils partaient vers le 15 mars et revenaient vers le 15 décembre, pour les années les plus favorables. Mais la longueur des trajets, les travaux qui ne s’arrêtaient plus pendant l’hiver, les ont obligés à se fixer définitivement dans la commune où ils avaient trouvé un travail stable.
Pourquoi Vénissieux ? Parce que c’est à côté de Saint-Priest ! Non sûrement pas.
Vénissieux venait d’être céder par l’Isère au département du Rhône, tout comme les communes de Bron, de Vaulx-en-Velin et de Villeurbanne. La ville de Lyon voulait récupérer les terres agricoles pour agrandir sa métropole. La commune d’environ 4.00 âmes était en plein développement. Il y avait du travail, beaucoup de travail !
Voyons quelques-uns de nos compatriotes partis s’installer à Vénissieux. Je crois que le premier est Jean PEROL. Est-ce lui qui a fait venir les autres ? On ne sait pas ! D
éjà en 1847, une quarantaine de maçons partaient pour Lyon et sa région.
D’abord Pierre MAZERON (1837-1893), fils de Jacques MAZERON et de Charlotte GIRAUD, cultivateurs à Villemaine, s’est installé comme maçon à Vénissieux, il y a épousé Jeanne CHAINE en 1859. Neuf enfants naitront de ce mariage, dont Gabriel, le fils aîné, qui créa son entreprise de maçonnerie.
Les descendants de Jean POUMEROL et de Marie GRANDSAIGNE, cultivateurs à Lasciouve, ont donné des grandes familles sur Vénissieux.
Il y a Amable, lui n’est pas parti, il est resté cultivateur à Lasciouve avec son épouse Marie JOUHET, mais deux de leurs enfants partent dans le Rhône :
Antoine (1826-1911), gravira les échelons. Arrivé comme maçon, il sera maitre-maçon, puis aura sa propre entreprise de travaux publics à Vénissieux. En 1854, il y épouse Péroline PEROL, ouvrière en soie. Ils ont quatre enfants et de nombreux petits-enfants.
Jacques (1831-), aussi maçon, se marie une année après son frère avec Claudine SUBLET, dont on connait au moins deux enfants.
Tout comme son frère Amable, Antoine se marie à Saint-Jacques-d’Ambur avec Michelle PETIT et reste cultivateur à Lasciouve. C’est son fils Jean (1826-1894) qui part comme maçon à Vénissieux. En 1854 il y épouse Marie LAMBERT, une tisseuse d’étoffes. Ils ont eu neuf enfants mais seulement trois survivront. Vincent (1856-1890) et François (1861-1894) seront maitre-maçons, comme leur père et Jean François (1867), menuisier à Lyon.
Enfin, il y a Annet, marié avec Jeanne TIXIER, puis avec Jeanne AMBLARD, il est cultivateur à Chez-Doucet. Son fils Jean (1834-1911), maçon, puis maitre-maçon, s’installe aussi à Vénissieux. Il se marie, 17 février 1858, avec Annette MELIN, une fille du pays. Ils ont 8 enfants, six filles et deux garçons, Jean Marie (1863) et Antoine (1869-1911), sont comme leur père maçons à Vénissieux.
Il y a aussi les familles PEROL, parties faire fortune à Vénissieux.
Jean PEROL (1803-1888), a certainement été le premier. Natif de Retailhat, il est le fils de François PEROL et de Marie JOUHET. Il est venu pour exercer le métier de maçon à Vénissieux. En 1837, il est dit être maitre-maçon. Marié en 1832, avec Françoise CHAPUIS, il est père de sept enfants. Il habite Rue Neuve en 1872.
Un autre Jean PEROL (1840-1913), fils de Jacques PEROL et de Jeanne DURIF, habitants du bourg de Saint-Priest-des-Champs. Il vient à Vénissieux comme maçon, il y épouse en 1863, Marguerite CHEVALIER, une fille de l’Isère. Cinq enfants sont nés de cette union, dont Pierre entrepreneur à Lyon et Joseph entrepreneur à Vénissieux.
Étienne PEROL (1839-), est le fils de Jean PEROL et de Marie ROUSSEL, cultivateur à Lacost. Parti également comme maçon, il se marie en 1872, dans sa commune d’adoption, avec Catherine MILLY. Leurs enfants sont au nombre de quatre : L’aîné, Augustin, est employé au chemin de fer ; Françoise, la seconde, se marie à Lyon 3e, avec Pierre FAVIER, le fils de Mathieu FAVIER et de Marie BERTHIN, natif de Saint-Priest-des-Champs ; Étienne François est maitre maçon dans le 3e arrondissement de Lyon ; enfin, Joanny est aussi maçon à Lyon 3e.
Amable JOUHET (1842-1909) est le fils d’Annet JOUHET et de Françoise FAURE, cultivateur à Retailhat. On le trouve comme entrepreneur de maçonnerie à Vénissieux. Il vient à Saint-Priest-des-Champs, en 1873, pour y épouser Marie LÉCUYER. Leur fils, Annet, né à Saint-Priest-des-Champs en 1874, possède son entreprise de maçonnerie au 122, Route de Vénissieux à Lyon 3e.
N'oublions pas les BOUDOL.
Mathieu BOUDOL et Françoise dite Anne BARSSE, cultivateurs à Perol, ont eu cinq enfants mâles. François l’aîné, célibataire et le deuxième Michel, époux de Marie DURON, sont restés à Perol, où ils ont continué l’exploitation familiale. Quand aux trois plus jeunes frères, ils ont tous pris la direction de Vénissieux
Antoine (1841-1874) est maçon, il se marie en 1872, avec Eugénie CUZIN, dont une fille ;
Jean (1845-1927) aussi maçon, épouse, en 1879, sa belle-sœur Eugénie CUZIN, avec laquelle il aura 5 enfants. ;
François (1851) également maçon, se marie en 1879 à Vénissieux, avec Annette FAVIER, sans autre renseignement.
Charles LASCIOUVE (1817-1864), fils de Jean LASCIOUVE et de Marie GRANGE, cultivateurs à Lamazière, est parti comme maçon à Vénissieux. Il y épouse en 1845, Marguerite BLET, dont trois enfants connus : Annette, Françoise et Claude (M).
Annet Jean Baptiste MOULIER (1875), fils de Jean MOULIER et de Marie CHABRY, cultivateurs à Courtine. Marié en 1898 à Vénissieux, avec Rose GRET, dont une fille connue.