Saint-Gervais – Les obsèques de l’abbé Prévost
Vendredi, ont eu lieu à Saint-Gervais les obsèques de M. l’abbé Prévost, curé doyen de cette paroisse. Elles ont revêtu le caractère d’un deuil public, tellement le défunt était connu et aimé de toute la population malgré le peu de temps qu’il était demeuré au milieu de ses paroissiens.
En dépit du temps réellement épouvantable, toute la ville avait tenu à accompagner cet homme de bien et les rares personnes qui n’avaient pu suivre le cortège saluaient respectueusement au passage la dépouille de celui qui fut leur meilleur ami.
L’église toute tendue de noir, était trop petite pour contenir tout le monde, et l’offrande donnée par deux prêtres fut interminable.
La funèbre cérémonie a été présidée par M. l’abbé Michy, curé-archiprêtre de St-Amable de Riom, ami du défunt.
Les cordons du poêle étaient tenus par : M ; l’abbé Parys, curé de Biollet, représentant les prêtres du canton ; M. l’abbé Baptifollier, curé de Marat, son ami et ancien condisciple ; M. Basset, premier adjoint, représentant M. le maire de Saint-Gervais empêché, et M. Boyer, conseiller paroissial.
Le corps était porté par les conseillers paroissiaux et par les conseillers municipaux qui avaient tenu à donner cette dernière marque de sympathie au regretté défunt.
Les deux frères du défunt conduisaient le deuil ainsi que son neveu, M. l’abbé Prévost, étudiant en théologie ; son cousin, greffier à Pionsat, et MM. Les abbés Dumas et Thomas, vicaires de la paroisse.
Nous avons noté les couronnes suivantes : La famille, les prêtres du canton, la ville de Saint-Gervais, la paroisse de Saint-Gervais, le patronage de garçons, les petites filles du catéchisme, les chanteuses, les constructeurs du patronage, etc… etc…
Un grand nombre de prêtres, en habits de chœur ou de ville, accompagnaient le convoi : Tous les prêtres du canton, de nombreux doyens des environs, M. l’abbé Soucille, représentant la mission diocésaine ; tous les prêtres originaires de Saint-Gervais, plusieurs condisciples du défunt, etc…
Nous avons remarqué également M. de Féligonde, de Brenat, où M. l’abbé Prévost fut curé, ainsi que plusieurs de ses anciens paroissiens de Servant, son dernier poste, de Thiers où il fut vicaire de longues années et où il a laissé un excellent souvenir dans toutes les mémoires.
C’est une grande perte que vient de faire le clergé du Puy-de-Dôme et la paroisse de Saint-Gervais. Des hommes comme m. l’abbé Prévost, il en faudrait beaucoup pour le relèvement moral de notre pays ; et l’un de ses anciens élèves est fier de lui rendre ici publiquement un témoignage ému de profonde reconnaissance. J. F. Maréchal
Avenir du Puy-de-Dôme – 2 janvier 1911
Charensat – Tribunal correctionnel de Riom, audience du 28 janvier – Contrebandier
Magnin Denis, 51 ans, originaire de Charensat, est poursuivi pour contrebande d’allumettes. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois, car son casier judiciaire accuse un grand nombre de condamnations pour faits identiques. Mais il jure que ce sera bien la dernière fois.
« Avec le froid qu’il fait, dit-il au président, que voulez-vous que je fasse ? Mettez-vous un peu à ma place ; il faut bien vivre. »
Pour le mettre au chaud, le tribunal le condamne à mille francs d’amende, qu’il paiera par un séjour en prison, en vertu de la contrainte par corps.
Avenir du Puy-de-Dôme – 29 janvier 1911
Saint-Gervais – Nouveau docteur
M. Bonneau, docteur en médecine, vient de s’installer à Saint-Gervais.
Nous lui souhaitons la bienvenue et nous sommes certain que la population de tout le canton lui fera le plus bienveillant accueil.
Avenir du Puy-de-Dôme – 15 février 1911
Saint-Gervais – Conseil de révision
Hier, ont eu lieu, sous la présidence de M. le préfet du Puy-de-Dôme, assisté de M. maison, maire et député, les opérations du conseil de révision.
94 jeunes gens, dont 28 pour la commune de Saint-Gervais, étaient inscrits ; une dizaine seulement ont été ajournés ou réformés.
Toute la soirée, les conscrits joyeux et contents de leur sort, ont parcouru les rues de la petite ville au son de la vielle et de la cornemuse. Ils se sont séparés très tard, dans la nuit, après avoir dansé avec entrain, sans souci de la neige qui tombait à gros flocons.
M. le préfet et les membres de la commission de révision ont été reçus à leur arrivée par M. Maison, député, à l’hôtel Chassagnette, où un déjeuner excellent, suivant la tradition de la maison, a été servi en leur honneur.
Notons parmi les invités : M. Bon, le nouveau et sympathique lieutenant de gendarmerie ; M. Bascoulergue, directeur de l’école communale, et M. le Dr Pourthier, 2e adjoint au maire, conseiller d’arrondissement. A vrai dire, la présence de M. le Dr Pourthier, aux côtés de M. maison, a surpris quelque peu les habitants de Saint-Gervais et a fait l’objet de bien des commentaires. Et l’avis unanime était que M. le Dr Pourthier était tout heureux de saisir cette occasion de se rapprocher du sympathique député, pour regagner, si faire se peut encore, un peu de la confiance des électeurs qu’il a perdue par sa conduite dans les dernières luttes politiques.
Avenir du Puy-de-Dôme – 15 mars 1911
Espinasse – Grave accident
M. François Parret, âgé de 75 ans, revenait, avant-hier, de Gouttières, en conduisant un tombereau de chaux attelé de deux vaches. Se sentant fatigué, il voulut monter sur son tombereau ; mais il manqua le marchepied et tomba sous le véhicule.
Les roues lui passèrent sur le corps et lui firent de graves blessures. M. Parret se plaint en outre de douleurs internes.
Avenir du Puy-de-Dôme – 6 mai1911
Châteauneuf – Tombé d’un échafaudage
Le 9 mai, à Châteauneuf-les-Bains, sur les chantiers de la nouvelle société des Eaux thermales, M. Gaillard, l’un des ouvriers de M. Picandet, entrepreneur de travaux à Saint-Gervais, est tombé d’un échafaudage et a été assez gravement atteint au bas-ventre.
M. le docteur Bonneau de Saint-Gervais, mandé à la hâte, a prodigué ses soins au malheureux ouvrier.
Avenir du Puy-de-Dôme – 11 mai 1911
Accident mortel
Le 12 juin, vers 4 heures du soir, M. Jean Martin, 77 ans, cultivateur à Saint-Gervais, conduisait un tombereau de sable à la gare de cette ville. Comme il dételait ses vaches, le poids du sable fit basculer son tombereau.
M. martin saisit le timon du véhicule pour l’empêcher de basculer, malheureusement, il ne put faire un contrepoids suffisant et fut projeté à une hauteur de 4 mètres.
Le malheureux retomba la tête première sur une pierre et se fractura le crâne. La mort fut instantanée.
Note personnelle : Martin Jean, fils de Pierre et de Martinon Maria, veuf d’Anne TIXIER, époux de Marie MAZERON.
Avenir du Puy-de-Dôme – 16 juin 1911
Incendie
Samedi, 5 août, le train de voyageurs partant de la gare de Saint-Priest-Sauret, à onze heures, a mis le feu aux genêts qui bordent la ligne vers le village de la Rochette-des-Moines. En raison de la sécheresse, les flammes se propagèrent rapidement et bientôt une surface de plus de trois hectares fut en feu.
A un moment donné, on put craindre que l’incendie n’atteignît les maisons du village. Heureusement il n’en fut rien. Grâce aux secours organisés par les voisins, on put se rendre maitre du feu. Les pertes ne sont pas très considérables. Une meule de blé cependant, appartenant à M. Guillot, de la Rochette, a été complètement détruite.
Vol
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des voleurs, pour dédommager sans doute M. Guillot, de la Rochette-des-Moines, des pertes qu’il avait éprouvées dans l’incendie de samedi, se sont introduits dans son poulailler et lui ont dérobé 8 poules et 4 lapins. Tout porte à croire que les voleurs ne sont pas de très loin, et l’audace avec laquelle ils ont opéré laisse supposé qu’ils sont bien au courant des habitudes de la maison. Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que le poulailler de M. Guillot reçoit la visite de ces renards à deux pattes. Ceux-ci, toutefois, feront bien de ne pas trop multiplier leurs excursions nocturnes, car on a l’œil sur eux et il pourrait leur arriver de sérieux désagréments.
Une enquête va être ouverte par la gendarmerie.
Avenir du Puy-de-Dôme – 12 août 1911
Espinasse – Les fantaisies de la foudre
La foudre tombait, ces jours derniers, sur la maison d’habitation de M. Jean Aubignat, du hameau de Murat, commune d’Espinasse. Le fluide brisa les ardoises de la toiture, pénétra dans le grenier où il éparpilla un tas de blé, brisa deux fenêtres au rez-de-chaussée et lézarda la façade.
Avenir du Puy-de-Dôme – 13 août 1911
Chute mortelle
Vendredi dernier, 18 août, M. Pierre Chavrier, 75 ans, du village de la Chassignole, commune de Saint-Gervais-d’Auvergne, était occupé à réparer le toit en chaume d’un de ses bâtiments, lorsque par suite d’un faux mouvement, il fut précipité dans le vide, d’une hauteur de 8 mètres environ. Dans sa chute, il se brisa les deux jambes.
Relevé par les témoins de l’accident, il fut conduit immédiatement à Châtelguyon, où M. le Dr Groslier réduisit les fractures des jambes. Malgré ces soins, malgré ceux prodigués aussi par le Dr Pourtier, de Saint-Gervais, que l’on fit appeler peu après, M. Chavrier ne put survivre à ses blessures, et lundi soir, il rendait le dernier soupir.
Note personnelle : Chavrier Pierre, fils de Chavrier Jeanne, est né à Saint-Priest-des-Champs, le 5 décembre 1837 ; il avait épousé Marie Garachon.
Avenir du Puy-de-Dôme – 23 août 1911
Tribunal correctionnel de Riom – Audience du 23 septembre -Bagarre entre voisins
Les trois frères Saby Jean, 62 ans, Saby François, 58 ans, et Saby Jean aîné, 66 ans, habitant La Roche, commune de Saint-Priest-des-Champs, sont poursuivis pour avoir, dans la soirée du 5 juillet, frappé brutalement un de leurs voisins avec qui ils vivent depuis longtemps en mauvaise intelligence. Ce dernier, Aubignat Marien, 59 ans, fait la déposition suivante :
« C’était le 5 juillet, vers 6 heures du soir, j’allais travailler dans mon pré, lorsque j’ai rencontré les trois frères Saby qui rentraient au village, conduisant un char de foin. L’un d’eux avait dans sa main une fourche et les deux autres étaient armés de bâtons et de cailloux. Saby Jean s’est avancé vers moi en me disant : « Ah, brigand ! c’est toi qui a cassé notre barrière, tu vas la payer ! » En même temps, il m’a saisi à la gorge et m’a renversé à terre, les deux autres se sont approchés et m’ont criblé de coups ; tous trois m’ont ensuite jeté dans une fontaine et ont tenté de me faire noyer. S’ils n’ont pas réussi, ce n’est pas de leur faute. »
Les frères Saby nient énergiquement. Aubignat leur en veut depuis longtemps, disent-ils, car il ne leur a jamais pardonné de lui avoir fait perdre un procès, au sujet d’un passage mitoyen.
Me Goyon défend les frères Saby et il fait remarquer toutes les contradictions des dépositions d’Aubignat, qui a changé à chaque fois qu’il a été interrogé.
Les frères Saby jouissent d’une excellente réputation.
Me Goyon, en terminant, demande l’acquittement.
Le tribunal condamne les trois frères à 100 francs d’amende chacun, avec sursis.
Tribunal correctionnel de Riom – 23 septembre - Incendie involontaire
Sauret Gervais, 57 ans, propriétaire au village de Theil, commune de Saint-Gervais, est poursuivi pour incendie involontaire.
Sauret n’a jamais été condamné et jouit d’une excellente réputation. On lui reproche d’avoir, dans le courant de juillet, en faisant brûler du chiendent dans son champ, communiqué le feu dans une forêt environnante.
Sauret prétend que le feu a été communiqué à la forêt par un monsieur qu’il ne connait pas et qui fumait un cigare.
Me Guittard, avoué, représente l’Etat, qui s’est port é partie civile, et demande le renvoi de l’affaire.
L’affaire est renvoyée à une autre audience.
Note personnelle : Incendie qui éclata, le 16 août 1911, dans les bois de l’Etat, à Saint-Gervais, et qui s’étendit jusqu’aux maisons de Châteauneuf, menaçant cette localité.
Le 28 octobre, le tribunal considérant que le délit n’était pas établi, relaxait Sauret.
Le ministère public et M. le préfet su Puy-de-Dôme, ont fait appel.
En première instance, la partie civile réclamait 10.000 francs de dommages ; en seconde instance les dégâts sont estimés à 3.500 francs. L’affaire est mise en délibéré.
Avenir du Puy-de-Dôme – 24 septembre 1911