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12 janvier 2021 2 12 /01 /janvier /2021 22:30

Voici les notes du curé de Deneuille (Alliier). Il mentionne les intempéries qui se sont produites en fin d'année 1787 et l'année 1788. Ce sont certainement à cause d'elles qu'une révolution aura lieu quelques mois plus tard. On peut penser qu'il y a eu le même genre de temps sur la paroisse de Saint-Priest-des-Champs.

1788 à Deneuille-les-Mines

La misère a été grande sur la fin de cette année ; en décembre le bled a valu onze écus la charge. Cette calamité a été occasionnée par l’intempérie des saisons : les grandes pluies de l’automne précédent avaient empêché de semer en bien des endroits et avait nuit aux semailles qu’on avait faites avec beaucoup de difficultés ailleurs, l’hiver ne fut pas moins mouillé, le printemps s’en sentit ainsi qu’une partie de l’été ; de manière que la récolte n’était pas suffisante pour nourrir le royaume un tiers de l’année. Heureusement que les riches avaient fait d’en avoir du bled, car sans ces provisions qui paraissent avoir été ménagées par la providence. Cette denrée de première nécessité serait montée à un prix excessif.

Mais le malheur du temps ne s’est pas borné à la disette et a augmenté par un hiver des plus vif qui se soit fait sentir de mémoire d’hommes : le froid a commencé à la mi-novembre, à la suite d’un automne beau mais très sec, il a continué jusqu’à la mi-janvier suivante : les arbres ont éclaté, les genets, les houx ont gelé, et la glace a été en bien des endroits de quinze à dix-huit pouces, le poisson a péri dans bien des étangs ; et sous l’abondance de neige qui couvrait les bleds, nous avions à craindre de voir renouveler la catastrophe de 1709. Ce n’est pas encore tout, à peine trouve-t-on en plusieurs endroits de l’eau pour abreuver les hommes et les bestiaux, encore moins pour moudre ; ici cependant, grâce à notre fontaine, ce fléau n’est point tombé sur nous : mais les villes qui sont approvisionnées par les rivières ont beaucoup souffert ; parce que le cours en été interrompu par la gelée. De manière qu’avec de l’argent, on ne pouvait se procurer du pain. Cependant le moulin d’Eclaine n’a pas discontinué son cours et a servi à alimenter les paroisses voisines.

Le vin n’a pas été si cher, à beaucoup près que le bled, à l’époque dont je parle, il ne valait que trente à trente-trois livres le poinçon dans ces pays-ci ; ailleurs il est monté un peu plus haut ; mais il était bon partout : Néanmoins, au moment ou j’écris cecy on parle d’augmentation : parce que l’on craint que la vigne ne soit gelée en partie, et on ne sera pleinement rassuré ou tout à fait déconsolé à l’égard de ce nouveau désastre, que qu’en on commencera à la tailler. Enfin pour finir ce que j’ay observé sur cette malheureuse année, elle fera augmenter la fortune de peu de monde ; et elle en a déjà ruiné beaucoup ; nous espérons que la suivante ne luy ressemblera pas, parce que les bleds en ce pays-ci sont très beaux : mais dans le Berry, par exemple, et dans les autres pays de terres fortes, on a semé le quart de ce qu’on se proposait, à cause de la sécheresse de l’automne.

J’oubliais de remarquer qu’il y eu beaucoup de glands, faible dédommagement, parce qu’on n’a pas eu un grand débit de cochons, par défaut de consommateurs, le pain étant plus recherché que la viande.

 

Deneuille-les-Mines série du greffe 89 E Dépôt GG pages 119 et 120

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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 22:34

GOLEFER

Seigneurs (en bourbonnais ou confins), de Martilly, alias Martillat, peut-être paroisse de Chappes, des Barsses, paroisse de Saint-Priest-des-Champs, de Montiroir, paroisse de Manzat.

François de GOLEFER, est né le 23 mai 1617, seigneur des Barsses, paroisse de Saint-Priest-des-Champs et de Montiroir, paroisse de Manzat, il est le fils de Noble Gilbert de GOLEFER, avocat au parlement de Riom, et d’Anne CHARIEL.

Prêtre, prieur de Radonvilliers (Aube) et de Notre-Dame du Secours, au diocèse de Chalons, il fit foi et hommage  au Roi en 1669 et en 1676 pour le château et la terre des Barsses. Il mourut vers 1680, laissant pour héritière Françoise, la fille de son frère Jacques, Maître d’hôtel ordinaire du Roi, et de Marguerite de GIRARD.

Françoise GOLEFER, dame des Barsses et de Montiroir, épousa le 28 juin 1678, Antoine de GIRARD, trésorier de France au bureau de Riom. En 1680, il donna aveu au nom de sa femme pour les terres des Barsses et de Montiroir. Lui mourut avant 1716, mais sa femme vivait encore en 1723, date à laquelle elle renouvela l’acte d’hommage des Barsses. Ils eurent une seule fille : Marguerite GIRARD des Barsses, Dame de Montiroir, mariée le 30 septembre 1699 à Etienne DAGONNEAU, écuyer, seigneur de Marcilly, conseiller au parlement de Bourgogne. En 1716, tous deux firent foi et hommage pour le fief noble de Montiroir, paroisse de Manzat, élection de Gannat. Ils ne semblent plus posséder les Barsses.

 

M. des GOZIS page 210

 

D’ANGLARD

D’ANGLARS, alias D’ANGLARD, (en Bourbonnais ou confins) seigneurs d’Anglard, paroisse du Quartier, Rochedragon, paroisse de Bussières-sous-Rochedagoux, Rochegude et Tazenat, paroisse de Charbonnières-les-Vieilles, Lacost, alias Lascot, paroisse de Saint-Priest-des-Champs

Henry D’ANLARD, écuyer, seigneur de Lacost, mourut dès avant 1669. Il avait épousé Jeanne de SERVIERES, dont au moins une fille :

Gilberte D’ANGLARD, Dame de Lacost, mariée par contrat le 17 février 1669 à Jean D’ASTORG, écuyer, seigneur de Chalus et capitaine de chevau-légers, fils d’Amable, seigneur de Chaludet, de la Feuillade, et d’Antoinette de SAINTAN. Elle était veuve lorsqu’elle fit foi et hommage en 1685 pour la terre de Lacost, en la paroisse de Saint-Priest-des-Champs

 

M. des GOZIS page 889

 

GIRARD

GIRARD, seigneurs (en l’élection de Gannat) des Barsses, paroisse de Saint-Priest-des-Champs, Montiroir, paroisse de Manzat ; seigneurs (en Auvergne) de la Bournat, paroisse de Clermont.

Maison d’Auvergne, mais ayant possédé des terres importantes dans la partie de cette province qui appartenait à la généralité de Moulins. Anoblie vers le commencement du XVIIe siècle par la charge de conseiller à la Cour des Aides de Clermont-Ferrand (1613-1673), elle a vu cet anoblissement viager se confirmer par la charge de trésorier de France au bureau de Riom (1638-1687). Elle a aussi donné un évêque de Poitiers (1698).

N. GIRARD, vivant avant 1600, eut d’une alliance que j’ignore au moins deux fils :

  • Antoine, qui suit ;
  • Pierre GIRARD, avocat du Roi au bureau des finances de Riom de 1634 à 1638.

Antoine GIRARD, 1er du nom, seigneur de Bournat, conseiller à la Cour des Aides de Clermont de 1613 à 1642, lieutenant général en la Sénéchaussée de la même ville de 1633 à 1636, naquit vers 1587, et mourut, âgé de 82 ans, le 9 décembre 1669.

Il épousa, par contrat du 28 février 1612, Catherine d’ALBIAT, fille de Joseph, conseiller à la Cour des Aides de Clermont, et de Claude DURANT.

De cette union naquirent au moins quatre fils :

  • Joseph, qui suit ;
  • Jacques de GIRARD, chanoine, chantre du Chapitre de Montferrand en 1677 ;
  • Pierre de GIRARD, avocat au parlement à Clermont de 1673 à 1679 ;
  • Antoine GIRARD, alias de GIRARD, 2e du nom, chevalier, seigneur, par sa femme, des Barsses et de Montiroir, en la Généralité de Moulins, trésorier de France au bureau de Riom, dès 1673. Il épousa, le 28 juin 1678, Françoise de GOLEFER, alias GOLFER, fille de feu Jacques, maitre d’hôtel ordinaire du Roi, et de Marguerite de GIRARD. (Voir GOLEFER);
  • Peut-être Suzanne de GIRARD, mariée vers 1635, à René d’ALBIAT, conseiller à la Cour des Aides de Clermont ;
  • Peut-être encore Marguerite de GIRARD, mariée vers 1640 à Jacques de GOLEFER, maitre d’hôtel ordinaire du Roi, fils de Gilbert et d’Anne CHARIEL.

 

M. des GOZIS page 1167

 

DE SEGONZAT

Gabriel de SEGONZAT, chevalier, seigneur du Peschin en Bourbonnais, et par sa femme, de Courtine, paroisse de Saint-Priest-des-Champs. Il épousa en 1767, Marie de SARRAZIN, Dame de Courtine, fille et héritière unique de Louis Augustin de SARRAZIN, chevalier, seigneur de Courtine, et de Marie BARTOMIVAT.

De leur alliance provient :

Etienne, comte de SEGONZAT, chevalier, seigneur de Courtine et de Perchin, chevalier de Saint-Louis, officier à l’armée de Condé en 1792, né en 1768, mort en 1840, le dernier de son nom. Il épousa, vers 1820, Marie Zélie CHEVALIER, fille d’André, notaire à Montaigut-en-Combrailles, et de Françoise de PANEVINON de Marsat.

 

M. des GOZIS page 1133

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 23:15

Transcription des registres de réception des militaires – de tous grades -
ayant participé à des guerres,
nés en France ou à l’étranger, reçus à l'hôtel des Invalides à Paris entre
1673 et 1796.
(principalement Allemands, Anglais, Belges, Ecossais, Irlandais, Italiens,
Suisses)

Cote S.H.D.

2Xy10

Acte n°

004571a

Reçu à l'hôtel le

30 Janvier 1688

Acte

Annet Bouchon dit St Prix, agé de 50 ans, Natif de St Prix des Champs [63388] dioceze de Clermont en Auvergne, Soldat du Chevalier de Genetine, Regiment Lionnois, ou il à Servi 10 ans portez dans son certificat, et auparavant dit avoir Servi 7 ans dans Normandie, est fort incommodé d'une dessente provenant d'un effort qui s'est fait en travaillant aux travaux du Roy à Luxembourg [99137], et est Catôlique
- Renvoyé on luy a donné 12 l. pour se conduire

Lieu déduit

St Priest des Champs.

Statut acte

Acte recopié en intégralité et vérifié
Pas de données complémentaires

Mots-clés

Bouchon; Saint Priest des Champs; Puy de Dôme; LUXEMBOURG; 63388; 99137

Cote S.H.D.

2Xy18

Acte n°

025781

Reçu à l'hôtel le

26 Octobre 1714

Acte

Pierre Bourdier dit Grandmaison, âgé de 50 ans, Natif de St Prié Deschamps [63388] dioceze de Clermont en Auvergne, Cavalier du Sieur de Fronsac, Regiment Royal, ou il à Servi 12 ans et auparavant 13 ans, dans Wilz et Romainville, Le tout portez dans Son Certificat, est trés Incommodé de Ses blessures joint a Ses Infirmitez le mettent hors de Service, et est Catôlique
- Cavallier

Lieu déduit

St Priest des Champs.

Statut acte

Acte recopié en intégralité et vérifié
Pas de données complémentaires

Mots-clés

Bourdier; Saint Priest des Champs; Puy de Dôme; 63388

Cote S.H.D.

2Xy18

Acte n°

026044

Reçu à l'hôtel le

28 Décembre 1714

Acte

Jean Mercier dit St Prié, âgé de 75 ans, Natif de St Prié des champs [63388] dioceze de Clermont en Auvergne, Brigadier du Sieur d'Henin, Regiment de Noailles duc, ou il à servi 26 ans et auparavant 8 ans dans Rassent, Le tout portez dans Son Certificat, Ses blessures joint à Ses Incommoditez le mettent hors de Service, et est Catôlique
- Cavalier
- Le 10 Mars 1733. Il est Decedé

Lieu déduit

St Priest des Champs.

Statut acte

Acte recopié en intégralité et vérifié
Pas de données complémentaires

Mots-clés

Mercier; Saint Priest des Champs; Puy de Dôme; 63388

Cote S.H.D.

2Xy07

Acte n°

000340

Reçu à l'hôtel le

11 Juillet 1676

Acte

Gervais Arbitre dit St Priés natif de St Prix des champs [63388] en Auvergne diocese de Clermont agé de 30 Ans Soldat de la Comp.ie de de Combes capp.ne au regiment de Navare ou il a servy 3 années avoit auparavant servy dans le regiment de Picardie comp.ie de Perrelle 3 années a esté blessé a la main droitte d'un coup de mousquet qu'il y receut estant commandé en party duquel coup il est demeuré estropié, comme il apert par les Certificats de son cap.ne et du Sr Benoist Commissaire des Guerres dont il est porteur dattes du 27 Juin d.er ce qui le met hors d Estat de pouvoir continuer ses services est aussy porteur du passeport de Mr de Montplaisir Lieutenant au gouvernement d'Arras [62041] aprouvé par M.r de Bar le 30 Juin d.er n'est pas marie et est Catolique
- Receu comme soldat le 11 J.et 1676
- Ce soldat a deserté et emporté son habit et son linge le p.er 9bre 1676 ainsy que les autres debauches par St Amand voyes le p.er Volume 138

Lieu déduit

St Priest des Champs.

Statut acte

Acte recopié en intégralité et vérifié
Pas de données complémentaires

Mots-clés

Arbitre; Saint Priest des Champs; Arras; Puy de Dôme; Pas de Calais; 63388; 62041

Acte

Jacques Dastorgue, agé de 70 ans, natif de St Priés des Champs [63388] prés Clermont en auvergne,

Lieu déduit

St Priest des Champs.

Statut acte

Acte succinct en cours de saisie
Pas de données complémentaires

Mots-clés

Dastorgue; Saint Priest des Champs; Puy de Dôme; 63388

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 16:45

D'après Pages d'Histoire recueillies par J. SEMONSOUS - 1938

 

La France comprenait 6 régions de gabelle :

1- Les régions de grande gabelle : Ile-de-France, Maine, Touraine, Orléanais, Berry, Bourbonnais, Champagne, Picardie, Normandie, où le sel se payait 55 à 60 livres le quintal ;

2-  Les pays de petite gabelle où le prix du sel était de 28 à 31 livres ;

3-  Les pays de salines qui payaient le sel 21 livres 10 sous ;

4- Les pays rédimés : Poitou, Saintonge, Angoumois, Limousin, Auvergne, Périgord, Quercy, Guyenne, etc… où le prix du sel était de 6 à 12 livres ; en Auvergne, le prix variait entre 9 et 11 livres ;

5-  Les provinces franches où le sel valait de 2 à 9 sols ;

6-  Les pays de quart-bouillon où le sel valait de 13 à 16 sols.

 Carte-des-gabelles.jpg

La province d’Auvergne compte, à dater de l’arrangement de 1453, parmi les provinces rédimées de la gabelle et, à ce titre, devait jouir d’une liberté complète en matière de sel, moyennant une augmentation de la taille. Elle devait jouir, mais elle ne jouissait pas, et la liberté était loin d’être absolue, car sous prétexte que le sel des provinces franches pouvait être porté par contrebande dans les provinces limitrophes sujettes à l’impôt, et dans notre région d’Auvergne en Bourbonnais, les fermiers de la gabelle avaient imaginé dans les dernières années du XVIIe siècle de faire instituer, sur le bord des provinces, des zones frontières. Dans ces zones, les habitants étaient étroitement surveillés, de telle façon qu’ils ne pouvaient pas prendre une quantité de sel supérieure à leurs besoins réels, mais qu’on leur refusait même fréquemment la quantité nécessaire ; il leur était interdit de se pourvoir de sel ailleurs que dans les lieux et bureaux spéciaux appelés dépôts, qui étaient, d’après G. Chabrol, au XVIIIe siècle : Riom, Aigueperse, Maringues et Lezoux, Menat et Saint-Gervais, Langeac et Auzon, Saint-Flour, Montaigut, Auzances, Mainsat et Thiers.

            D’autre part, à Saint-Gervais, le seigneur avait un droit de prendre une manade sur chaque balle de sel qui entrait au dépôt. Ce droit était depuis de longues années sous-affermé aux regrattiers dudit dépôt à 40 livres par an quoi qu’il fût d’une plus grande valeur, ce qui augmentait d’autant le prix du sel.

            Dans la région de Combraille notamment, limitrophe de la Marche et du Bourbonnais, il y avait non seulement, comme dans tous les lieux de dépôts de sel ou greniers à sel, des inspecteurs, des contrôleurs, des fournisseurs, des employés et commis, des magasiniers, des voituriers, etc…, il y avait des brigades de police, dites Brigades des Gabelles, avec leurs capitaines, leurs lieutenants, leurs brigadiers, ayant sous leurs ordres des cavaliers et des archers entretenus soit par l’État, soit par les fermiers de la gabelle. Ils surveillaient les magasins et empêchaient le faux-saunage, la contrebande du sel. Pionsat avait une de ces brigades et quelques hommes stationnaient à saint-Hilaire et à Rochedagoux ; du dépôt de Saint-Gervais dépendaient les brigades de Saint-Angel et d’Espinasse, cette dernière l’une des plus importante de la région.

            Les gens du pays qui payaient le sel relativement bon marché en comparaison du prix qu’il fallait donner dans les pays de grande gabelle, tâchaient d’en obtenir plus que leur compte pour le revendre à des « faux-sauniers » venant du Bourbonnais et même du Berry. Le faux-saunage se pratiquait parfois en grand. Mais, étroitement surveillés par les brigades des gabelles, les faux-sauniers étaient souvent pris.

            Les registres paroissiaux de Saint-Gervais relatent de nombreux décès de faux-sauniers prisonniers dans les geôles de la ville ; mais le nombre de ceux qui furent « homicidés » par les brigades d’Espinasse ou de Saint-Angel fut beaucoup plus grand encore. « Homicider » un contrebandier était beaucoup plus simple que de l’arrêter.

 

 

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 20:40

Vêtements, coiffures, chaussures du XVIIIe siècle au pays de Combraille, par J. SEMONSOUS, Revue d’Auvergne, tome 72, année 1958.

 

« Décrire les vêtements que portaient les gens de la Combraille en l’absence de gravures est chose impossible, mais nous pouvons les énumérer quant à leur destination, leur couleur, l’étoffe dont ils sont faits et, un peu parfois, en donnant leur nom, tous renseignements qui nous aideront à nous en former une image. Car nous avons pu disposer des minutes des notaires de la région qui contiennent de ci de là des inventaires dont nous avons tiré, parmi tant d’autres documents intéressants sur la façon de vivre alors, ceux qui vont nous permettre cette étude.

Nous allons donc vous donner à titre d’exemples la partie de quelques-uns de ces actes concernant l’habillement, la coiffure, la chaussure.

Côté hommes, il y en a à profusion de ces inventaires, la femme n’étant jamais héritière, d’après la Coutume d’Auvergne, des vêtements de son mari défunt les faisait inventorier comme tutrice de ses enfants héritiers ou bien l’inventaire était fait par ordonnance du bailli seigneurial si la mère était prédécédée. Côté femmes, nous sommes moins bien pourvus car le mari, possesseur des vêtements, du trousseau, des meubles de sa femme, n’avait pas ou rarement à les faire inventorier. En effet, l’article 181 de la coutume dit : « Le mari survivant à sa femme, y ait enfants ou non, descendants dudit mariage gaigne à lui  et ès siens, pour en disposer à son plaisir et volonté les lits, robes, coffre, linge et joyaux de ladite femme, à la charge de la faire ensevelir et payer les funérailles, selon son état et condition ».-« et au cas contraire, la femme qui survit recouvre et gaigne lesdits lit, linge, robes et joyaux »…

Des vêtements, donc, en voilà, de femme d’abord.

Ceux d’Anne BARSSE, femme de TEYTARD, tisserand à Gandichoux, paroisse de Saint-Priest-des-Champs, inventaire du 17 septembre 1727[1]. C’est une femme âgée et une paysanne :

« Ladite TEYTARD représente les habits de ladite Anne BARSSE, sa mère, consistant en deux corps[2], l’un de serge[3], l’autre de droguet[4] gris ; deux cotillons[5] de droguet, l’un blanc et l’autre gris, le tout à demi usé ; huit coiffes[6] ou cornettes[7] de toile blanche, fort usées ; trois pairs de bas, l’un d’étoffe gris[8], les autres deux blancs, brochés[9] ».

Nous n’avons pas relevé de chemises qui pouvaient être nombreuses, le mari étant tisserand ; la fille a pu les garder pour son usage personnel, ou les considérer comme ayant une valeur négligeable…

 

Chez les hommes, beaucoup moins de variété et de quantité. Retenons cependant qu’il s’agit de défunts qui ont emporté un vêtement dans la tombe, prélevé sur le peu qu’il y avait et qu’on n’inventoriait pas souvent de chemises, taillées dans la pièce de toile de la maison et qui, n’ayant pas fait l’objet d’un débours étaient considérées comme ayant trop peu de valeur ou devant être normalement portées par les enfants ou les autres hommes de la maison. Comme les sabots des hommes ou des femmes, elles comptaient peu.

 

Et voici ce que portaient des bourgeois : étoffes parfois un peu plus cossues, pas en très grand nombre cependant, mais indiquant une mise différente, plus soignée, disons plus au goût d’une certaine étiquette qui les distinguait des autres classes.

François PEROL, notaire à Saint-Priest-des-Champs, pouvait mettre d’après un inventaire du 9 avril 1748[10] :

« Deux justaucorps fort usés, l’un de ploréna[11], l’autre de serge du pays ; deux vestes de la qualité des justaucorps ; deux paires de culottes d’étoffe de ménage ; deux paires de bas de laine mêlée ; un bonnet de couleur rouge ; un chapeau très commun ; douze chemises de toile commune tant bonnes que mauvaises ; douze tours de col de toile blanche mi-usés ; six mouchoirs de toile blanche presque usés ; une paire de souliers mi-usés avec leur boucle de fer ; une canne de bois en menuiserie ».

 

 



[1] Minutes de Maître G. LELONG, notaire royal à Saint-Priest-des-Champs, liasse 1727.

[2] Corps : Vêtement qui couvrait le tronc, le buste : corsage.

[3] Serge : Etoffe de laine grossière ou fine, aux fils croisés et unis, formant des sillons obliques séparés par un fil.

[4] Droguet : Etoffe de laine et de fil, croisés, qui pouvait, en conséquence, être de couleurs mélangées.

[5] Cotillon : Jupon qui se portait sous la jupe ou la robe, ou comme Perrette, sans jupe ni robe, en tenue de travail.

[6] Coiffe : Même sens qu’aujourd’hui.

[7] Cornette : Paraît être ces coiffures faites de toile fine ou d’étoffe légère, ou de dentelle. Au 18e siècle, les femmes les mettaient dans leur déshabillé.

[8] Les bas d’étoffe : Ils étaient d’étoffes diverses qu’on cousait à la forme du pied, d’étoffes solides, grosses serges, cadis, mais aussi de droguet et même de toile.

[9] Les bas brochés : Ils étaient eux faits avec cinq aiguilles de fer qu’on appelait broches, les bas tricotés, en fil de laine ou de chanvre ; ils étaient encore rares au début du 18e siècle, car le tricot ne datait guère que de cent ans et la mode ne pénétrait pas aussi vite que de nos jours dans les lointaines campagnes.

[10] Minutes de VIALLETTE, notaire royal à Gouttières, liasse de 1748.

[11] Ploréna : ???

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 14:56

Les Grands Jours d'Auvergne eurent lieu à Clermont du 28 septembre 1665 au 30 janvier 1666 pour réprimer les abus commis par une partie de la noblesse de la Province afin de "tirer les peuples de l'opression des puissant", selon les mots du procureur général Denis TALON.

Il y eut près de 12.000 plaintes.

En quatre mois, sur les 1360 affaires, il y eut 692 condamnations prononcées, dont 87 concernaient les nobles. Sur les 347 condamnations à la peine capitale prononcées, seulement 23 seront exécutées. Source Wikipédia

 

Au hasard des nombreux procès décrits dans l'ouvrage, les mémoires de Fléchier sur les grands jours d'Auvergne, il en est un édifiant sur la condition sociale paysanne. Ce procès est celui d'une coutume qui va contre l'esprit des lois du royaume.

 

C'est le texte ci-dessous que nous fait partager Chantal TAYTARD, une de nos fidèles lectrices.

 

 

Extrait de « Les mémoires de Fléchier sur les Grands-Jours d’Auvergne en 1665 » (préface et note de Fernand Dauphin)

 

« Les messieurs des Grands-Jours, qui s’étaient dispersés la veille de la fête, se réunirent deux jours après, et travaillèrent comme auparavant. Dans la première audience, ils jugèrent une cause assez célèbre, que deux avocats de Riom plaidèrent aussi bien que le pouvaient des gens nourris dans la province, qui ne manquent pas d’esprit, mais qui n’ont pas le tour ni la politesse de Paris, et de qui l’on peut dire, comme Messala disait de Tite Live, qu’ils ont encore l’air de leur pays, et qu’ils font bien connaître qu’ils sont de Riom et de Clermont. Voici le sujet du procès : les chanoines réguliers de Saint-Augustin, qui ont plusieurs maisons en ce pays, ont un droit de domination fort particulière dans un certain endroit du pays de Combrailles, par lequel ils ont des sujets esclaves et dépendant d’eux en toutes manières. Les coutumes écrites de ces provinces, l’usage et la longue possession les autorisent ; mais il semble que la charité chrétienne et les règles de la douceur évangélique sont fort contraires à cette servitude personnelle, qui consiste à ne pouvoir point sortir du lieu de leur habitation, sans la permission des seigneurs, à n’être pas libres dans la disposition de leurs biens, les seigneurs étant leurs héritiers au préjudice de tous les parents collatéraux, et à mille autres redevances fort onéreuses1.

Quelques-uns voulurent s’exempter de cette sujétion, et demandèrent la liberté avec instance. Ils avaient quelque raison en ce qu’ils étaient nés d’un père libre, et qu’ils prétendaient que la condition se tirait de celui qui était le premier dans la famille et le principal auteur de la naissance, et que le malheur qu’ils avaient d’être sortis d’une mère esclave ne devait point faire de conséquence pour leur état ; que quand il n’y aurait aucune prééminence du père, il fallait prendre les choses du côté le plus favorable, et que, selon la commune façon de parler, le bon emporte le pire. Cela paraissait si bien fondé que la théologie, même la plus saine, tient que, si Adam n’eût pas péché, sa femme aurait eu beau manger des pommes, nous n’en aurions point senti d’incommodité. Les autres criaient au contraire contre des esclaves qui voulaient rompre leurs chaînes et briser leurs fers, et soutenaient que la mère doit faire la condition des enfants, parce que, quoi qu’elle ne soit pas le principal principe de notre naissance, elle en est le plus assurée. Ils alléguaient les diverses coutumes de la province qui sont expresses sur ce fait. Ils avaient l’autorité des lois anciennes, qui laissaient dans la condition d’esclave, lorsque l’un ou l’autre parent l’était, parce que les mariages des esclaves n’était pas de véritables mariages : non matrimonia, sed sodalitia ; ils faisaient enfin valoir cette maxime vulgaire, que la naissance suit la condition de la mère : partus ventrem sequitur. M. Talon dit les plus belles choses du monde sur l’esclavage et sur la liberté, et quelque apparence qu’il y eût de maintenir ce droit d’usage et de coutume, il trouva que ces droits étant odieux et contraires aux lois du christianisme, il fallait les réformer, et conclut à la rédemption de ces captifs sans chaînes ; mais il ne fut pas suivi, et la cour apppointa2 l’affaire.

 

1 La coutume d’Auvergne rédigée en 1510 prouve que, dès cette époque, il n’y avait plus de serfs dans cette province. Mais dans les contrées voisines, et principalement dans le pays de Combrailles, le servage a duré jusqu’à l’édit d’août 1779, par lequel Louis XVI abolit la servitude personnelle dans la France entière (Note de M. Chéruel).

2 Appointer une affaire, c’était en fixer le règlement à l’époque où les parties auraient produit les pièces.

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 00:03

Comment on soigne au 18e siècle entre Cher et Sioule, par J. SEMONSOUS

Revue d’Auvergne, tome 74, N° 3, année 1960.

 

 

Remèdes d’almanach

 

Pour prévenir, pour éviter et pour guérir les diverses maladies, de quels moyens disposait-on au 18e siècle ?

Il y avait d’abord des guérisseurs et des guérisseuses qui se chargeaient de vous faire passer, avec des prières marmottées et force signes de croix, non seulement le feu d’une brûlure, mais encore qui possédaient pour chaque cas un remède infaillible qui n’empêchait guère de souffrir et personne d’aller au « cemetière ». On connaissait ce remède de père en fils, de mère en fille, depuis on ne peut dire combien de générations. L’histoire ne va-t-elle pas jusqu’à nous transmettre le nom de ces « Marques » qui, à Saint-Gervais, étaient célèbres depuis le 15e siècle, dit le chanoine Audigier dans son « Histoire d’Auvergne » (1899) ?

D’ailleurs, qui pouvait lire avait dans les almanachs de l’époque, mille remèdes, tous plus sûrs les uns que les autres, surtout à base de plantes, mais aussi de poudres les plus invraisemblables qui paraîtront au profane une vaste plaisanterie, mais dans lesquels la thérapeutique et la pharmacopée pourront reconnaître, parfois, l’équivalent des formules modernes du Codex.

            En voici quelques-uns de ces bons remèdes tirés de « l’almanach salutaire et économique pour la province d’Auvergne, 1774 ».

 

Voici ma petite sélection.

Tisane de santé

Prenez une demi-mesure[1] d’avoine bien nette et bien lavée, une poignée de chicorée sauvage ; faites bouillir le tout dans six pintes[2] d’eau pendant trois quarts d’heure, ajoutez-y une demie once[3] de crystal minéral[4] et un quarteron[5] de miel blanc ; laissez bouillir le tout pendant encore une demie heure. Ensuite, coulez la liqueur à travers un linge et la conserver dans une cruche propre.

Vous prendrez tous les matins à jeun deux verres de cette tisane et vous continuerez l’usage pendant quinze jours… Cette boisson ne cause ni tranchée ni douleur ; elle tient le ventre libre, provoque les urines, dégage le cerveau, nettoie les viscères, procure le sommeil facile, engraisse et rafraîchit, délivre les membres de toute pesanteur, fortifie le corps, donne à l’esprit plus de gaieté, de sorte qu’elle peut passer pour un remède qui guérit un grand nombre de maladies… Ce remède a été expérimenté sur un bon nombre de personnes qui ont été guéries de maladies invétérées. Un médecin nommé de Sainte-Catherine a vécu, par la vertu de ce remède, près de 120 ans.

 

Remède contre le rhume

Faites bouillir dans une pinte d’eau avec trois ou quatre pommes reinette pelées et coupées en quatre tranches, pour la valeur d’un sol d’hysope[6] et de réglisse[7] ; faites réduire cette décoction à une chopine[8]. Passez sur un linge fin, ajoutez-y quatre onces de sucre ; faites ensuite réduire le tout à moitié et à petit feu. Vous en boirez matin et soir, deux cuillerées pleines. Le rhume le plus opiniâtre et le plus violent cesse en quatre jours.

 

Remède pour apaiser dans la minute le plus violent mal de dents

Il faut prendre une cuillerée de poivre en poudre et deux sucres râpé qu’on amalgame avec un peu d’eau-de-vie. On met ce mélange sur une pelle rouge en la remuant avec un couteau ou avec un morceau de bois jusqu’à ce qu’il soit en caramel. On le verse ensuite sur du papier et lorsqu’il est refroidi, on en prend la grosseur d’un grain de froment qu’on applique sur la gencive au-dessus de la dent  qui cause le mal ; aussitôt, on est soulagé… Ce topique fait beaucoup cracher et picote vivement la gencive, mais la douleur est apaisée sur le champ.

 

Remède contre la dysenterie

Faites une soupe avec du papier blanc[9] déchiré et bouilli dans du lait avec un peu de sucre candi[10]. Trois ou quatre soupes tirent d’affaire ; c’est ce qu’assure un homme qui a pratiqué longtemps dans les troupes.

L’effet de cette soupe est sans doute que le papier ainsi bouilli forme une espèce de colle qui s’arrête le long des intestins, en humecte les parois et par là les adoucit, les rafraîchit et rend ainsi aux vaisseaux leur souplesse et conséquemment empêche le sang d’en sortir et lui fait reprendre son cours naturel.

 

Deux derniers… Et certainement les meilleurs !

Remède pour les tremblements des mains

Prenez un pot d’urine d’une jeune personne saine, autant d’eau où les forgerons éteignent le fer ; faites-y bouillir six poignées d’armoise[11] jusqu’à diminution du tiers. Il ne faut point passer cette liqueur, mais se servir de cette liqueur pour se frotter les mains, les poignets…

 

Préservatif contre la petite vérole

Porter habituellement sur soi un étui rempli de mercure est un puissant préservatif et même un moyen sûr de ne l’avoir jamais. D’autres se contentent de porter sur eux un tuyau de plume rempli du même minéral et bouché avec de la cire.

Pour éviter que la petite vérole ne marque trop profondément le visage, on recommande de passer avec une plume sur le visage, une pâte faite de craie pulvérisée délayée dans de la crème nouvelle.

Pour faire passer les taches que la petite vérole laisse sur le visage, prenez une quantité raisonnable de limaçons avec leur coquilles, pilez-les avec parties égales de sucre candi, faites un mélange, oignez-en le visage ; il est efficace pour effacer ces sortes de taches.

 



[1]: Demi-mesure : Demi-boisseau, mesure valable suivant les régions, sans doute sept à huit litres. L’avoine est un calmant.

[2] Pinte : Mesure de capacité pour le vin et l’eau-de-vie contenant près de notre litre mais qui variait un peu suivant les régions.

[3] Once : Poids de 1/16 de l’ancienne livre, soit 31 à 32 gr. Environ.

[4] Crystal minéral : Nitrate de potasse fondu à 300° environ.

[5] Quarteron : Le quart d’une livre, soit 120 à 125 gr.

[6] Hysope : Sommité florale de l’hyssopus officinalis. Fluidifie les sécrétions bronchiques et encore stimule l’estomac.

[7] Réglisse : Glycyrrhiza glabra. Papilionacée dont le rhyzome contient un glucose dit glizine. Adoucissant en infusion.

[8] Chopine : demi-pinte.

[9] Papier blanc : Papier de chiffons, comme celui d’Ambert.

[10] Sucre Candi : Sucre de canne cristallisé à demi et transparent.

[11] Armoise : Herbe de la Saint-Jean, tonique, excitante et emménagogue.

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 10:09

Nous avons conservé l'ortographe


Les officiers municipaux de la paroisse de Biollet ont l’honneur de vous présenter leur pétition au sujet de la circonscription de leur paroisse et de celles de Charensat et de Saint-Priest. Ils ne pouvaient vous exprimer qu’elle a été leur surprise d’apprendre par Mr Mayniol, procureur du District, le projet de l’arrondissement de leur paroisse, cars s’il est tel que Mr Maygnol nous l’a annoncé, nous ne craignons pas d’avancer qu’il est tout à fait opposer aux vues de notre constitution, qui vont rapprocher les administrés des administrateurs, or le contraire se pratiquerait dans notre voisinage. Pour vous en convaincre messieurs, jetez un coup d’œil sur la carte exprovincialle et sur les renseignements que vous avez demandés à chaque municipalité pour cet objet et vous verrez que le clocher de Biollet offre l’arrondissement le plus favorable par… de jour aux villages de Laussedat, la Roche, Barjont, Grandsaigne, le Davideix, les Barsses, Laubepin, tous paroisse de Saint-Priest, de midi aux village de Moulinbel, la Poumerol et Chez Vialle, tous paroisse de Charensat, de nuit aux villages  des Marmetoux, Montaudaut, ainsi qu’aux domaines du Chiret et de Grolière, tous aussi paroisse de Charensat. Car presque tous les villages se trouvent à mi-distance de Biollet, qu’ils sont de leur paroisse actuelle, et encore un chemin très praticable en toute saison, au lieu que celui qui les conduit à leur paroisse est absolument impraticable en hiver ou en temps de pluie à cause des ornières qui s’y trouvent tandis qu’il n’y a aucun de ces obstacles pour arriver de tous ces villages à Biollet. Aussi y voit-on tous les dimanches et fêtes la majorité des citoyens des susdits villages. Nous avons l’honneur de vous observer qu’aucune de ces deux paroisses n’est dans le cas de réclamer aucun de nos villages ; nous n’avons que la partie de la Villefranche qui doit-être remise à Espinasse à cause de grande proximité, mais tout le reste de la paroisse qui est composé de 32 villages ou hameaux, fournissant 2050 âmes, se trouve beaucoup plus près de Biollet que d’aucune autre paroisse et encore les chemins bien meilleur pour les raisons susdites. C’est pourquoi on ne voit jamais nos citoyens dans les susdites paroisses à moins qu’ils y soient appelés par des affaires extraordinaires. Comment ce peut-il donc faire qu’on nous dise que vous voulez réunir nos villages de Bascobert, Chez Cazard, le Ventheuil et Lamadon à Charensat dont ils seraient éloignés de trois grands quarts de lieue, tandis qu’ils ne le sont environ d’un quart de Biollet. Quelques citoyens du village des Marmetoux, de Montaudau et des domaines du Chiret et de Grolière nous disent qu’ils sont aussi fort surpris qu’on leur annonce qu’ils sont réunis à Rochedagoux dont ils seront éloignés de trois grands quarts de lieue, tandis qu’ils ne l’étaient pas autant de Charensat et encore pour aller à Rochedagoux, il faudrait que le Chiret et Montaudot traversent un bois de taillis de 800 toises ce qui est impossible en temps d’hiver et même en temps de pluie tant il est touffu. Mais tous les villages dont le plus éloigné, qui est Grolière, qui se trouve qu’éloigné que de 700 toises de Biollet s’attendait d’y être réuni tant à raison de la proximité, qu’à cause de la facilité des chemins, où il n’y a ni bois ni rivière.

La municipalité de Saint-Priest se flatte aussi de nous emporter le village de Puy Pellat. Nous convenons qu’ils sont à peu près à égale distance des deux clochers mais les chemins en sont bien différent car pour aller à Saint-Priest il faut traverser deux ruisseaux appelés la Chapelle. Ce qui est impossible à la moindre crue d’eau surtout en hiver. Nous ne parlons pas encore du communal appelé Luchant qui en temps d’hiver n’est qu’une ornière et qui a cependant plus de 300 toises qu’on ne peut éviter. Tandis que pour venir à Biollet on y trouve le plus beau chemin qu’il y ai dans nos montagnes. De plus on voit par des anciens registres que Puy Pellat était autrefois à Saint-Priest, et il y a apparence qu’il ne fut réuni à Biollet que pour des raisons que nous avons l’honneur de vous alléguer. Malgré l’arrondissement que nous réclamons, Saint-Priest et Charensat seront toujours plus étendus et plus peuplés que Biollet. Nous croyons messieurs vous avoir suffisamment démontré que les renseignements dont les municipalités de Charensat et de Saint-Priest pourraient vous avoir importunés, sont d’autant plus faux que notre exposé est véritable et sincère. Qu’elles consultent le bien public, c’est-à-dire le rapprochement des administrés de leurs administrateurs et vous les verrez bientôt vous dire à nos justes réclamations en surplus nous les soumettons à la vérification de tels commissaires qu’ils vous plairez de nous accorder à nos dépends, si notre exposé se trouve faux, mais à celuy de nos voisins s’il se trouvait véritable.

Ce considéré messieurs, nous avons espéré que dans l’arrondissement que vous proposez de faire, vous n’ôterez à Biollet que la partie de la Villefranche pour la réunir à Espinasse et que vous voudrez bien joindre à notre paroisse au moins la majeure partie des villages étrangers que nous réclamons de leur consentement et vous prendrez partie.

 

 

Archives Départementales du Puy-de-Dôme – L 404

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 10:33

L’an 1587, sous le règne du Roy Henry IIIe, fut établie la Généralité de Moulins, laquelle pour lors était composée de VIII Elections, savoir, Moulins, Gannat, Montluçon, Nevers, Château-Chinon, Guéret, Combrailles et la Charité, mais cette dernière fut supprimée, et ensuite créée de nouveau l’an 1695 pour dépendre en entier de la Généralité de Bourges. Trois provinces sont renfermées dans cette Généralité, savoir, le Bourbonnais, le Nivernois et la Haute-Marche, à la réserve néanmoins de quelques Baillages, petites villes et paroisses dépendantes de ces provinces qui sont aujourd’hui enclavées dans les d’Orléans et de Bourges, mais par un espèce de remplacement, on réunit l’an 1630, à la Généralité de Moulins, une portion considérable de la province d’Auvergne montant à plus de 80 villes, bourgs ou paroisses, et outre cela on luy annexa encore une petite province séparée et du même gouvernement d’Auvergne connue sous le nom du Pays de Combraille.

Du côté de l’Orient, la Généralité de Moulins est confinsé par la Généralité de Lyon et le Duché de Bourgogne. Elle touche du côté du Nord à celles du Berry, d’Orléans et de Paris, et même quelque peu de la Bourgogne. Elle limite à l’Occident à celles de Limoges et de Berry, et enfin du côté du Midy elle trouve sur ses frontières la Généralité de Riom et le petit ppays de Foretz qui fait partie du Lyonnais. Sa longueur à prendre des frontières du Berry à celles de l’Auvergne vers le midy peut aller à 35 lieues, mais si on veut la mesurer un peu de biais et par son travers à prendre des frontières de Bourgogne jusques à celles du Limozin, elle pourrait avoir près de 55 lieues de long. Sa largeur d’Orient à l’Occident est différente, car les deux tiers en descendant du septentrion au midy ne contiennent que 25 lieues ou environ, mais l’autre tiers s’étend plus de 40 lieues en tirant vers le midy, et dans la Marche à prendre de l’abbaye de Grammont frontières de Limoges jusques à celle de St Martin frontières du Foretz.

 

Generalite-de-Moulins.JPG

 

Election de Gannat

 

Election-de-Gannat.JPG

 

Pour en savoir plus sur la Généralité de Moulins et sur l'Election de Gannat, allez sur le site des Archives de l'Allier, en clquant ICI

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 18:41

Gilbert de SERVIERES du Teilhot, écuyer, seigneur en partie de Couronnet, est le fils de Jean de SERVIERES « chevalier seigneur du Teilhot, Chez-Saby, la Vedrine (certainement commune de Condat) et autres places » et de Françoise-Antoinette de BEAUFRANCHET.

Il fit l’objet d’une inscription le 14 pluviôse An II. En réclamant la radiation du nom de son fils, Antoinette BEAUFRANCHET déclara que celui-ci « servant en qualité de Lieutenant en premier dans le régiment de Beauvaisis a été forcé non seulement d’abandonner son poste par suite de l’insurrection de son régiment arrivée le 10 avril 1791, mais mesme de ses (sic) tenir caché et qu’i a vécu absolument ignoré dans un coin de la République sans avoir jamais émigré… ». Il fut amnistié le 5 Brumaire An XI.

 

            Biens : Une réserve appelée du Teilhot constituée d’une maison, verger, chènevières, prés, étang, bois, évaluée en capital à 22.104 livres et d’un revenu de 954 livres ; le domaine proprement dit du Teilhot comportant environ 35 septerées de terre, évalué à 20.910 livres et 955 livres de revenu ; un domaine, appelé domaine Saby comportant environ 61 septerées de terre évalué à 19.820 livres et 800 livres en revenu ; un autre domaine à Glenat ‘Commune d’Artonne, canton d’Aigueperse) estimé à 38.287 livres 10 sols.

 

            Indemnité : Les enfants de Gilbert de Servières se partagèrent une somme de 60.249 francs 69 centimes.   

 

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Etienne de SEGONZAT, fils de Gabriel de SEGONZAT et de Marie SARRAZIN, domicilié à Saint-Priest-des-Champs, fut inscrit le 7 Floréal An II sur la liste des émigrés. Sa mère déclara que c’est à son insu que son fils, boursier de l’école militaire d’Effiat, partit en 1791 pour aller rejoindre le régiment de Beauvaisis… « il partit à pied pour aller rejoindre le régiment où on lui avait promis de l’emploi ; ni lui, ni sa mère ne songeaient à l’émigration, il n’en était même pas question dans ce temps-là ». Il put prouver sa résidence à Naves dans l’Allier (Canton d’Ebreuil, arrondissement de Gannat), du 15 mars 1792 au 19 Fructidor An V. Il fut amnistié le 5 Brumaire An XI.

 

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AUPETIT Gervais, fils de jean AUPETIT, tisserand de la commune de Saint-Priest des-Champs. Fut porté sur la liste des émigrés sous la date du 7 Floréal An II, avec la qualification de « maçon ». Cependant une pétition présentée par ses frères et sœurs Annet, Jeanne et Marie nous apprend qu’il était domestique. Gervais AUPETIT obtint sa radiation le 23 Germinal An IX ; il fit sa promesse de fidélité à la Constitution le 5 Thermidor An IX et obtint la main-levée définitive du séquestre établi sur ses biens le 16 Floréal An X.

 

            Biens : Le quart dans les successions de Jean AUPETIT et Anne GILLET ses père et mère, lesdites successions se composant d’un bien rural à la Sauvolle, comprenant des bâtiments d’exploitation et 55 boisselées de terre, avec quelques parcelle de terre.

 

            Indemnité : Gervais Aupetit se vit attribuer une indemnité se montant à 527 francs 94 centimes.

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